Photo de Monsieur Fabien Sfez

Fabien Sfez

Décédé le 31 mai 2023 à l'âge de 78 ans
Photo de Monsieur Fabien Sfez
Fabien Sfez
Décédé le 31 mai 2023 à l'âge de 78 ans

Cérémonie religieuse

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Maison Funéraire
55 Rue des Sapins
76000 Rouen
lundi 05 juin 2023 à 14h00
groups

Message de la famille

Chère famille, chers amis,

C'est avec une grande tristesse que nous vous annonçons le décès de Fabien survenu mercredi 31 mai 2023 à Rouen. La cérémonie se déroulera le lundi 05 juin 2023 à 14h00 à l'adresse suivante : Maison Funéraire de Rouen - 55 Rue des Sapins - 76000 Rouen.

La famille ne souhaite ni fleurs, ni couronnes.
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Déroulé des obsèques

  • 1

    Repos en salon funéraire

    location_on
    Maison Funéraire de Rouen
    55 Rue des Sapins
    76000 Rouen
    Du jeudi 01 juin 2023 à 16h30 au lundi 05 juin 2023 à 14h00
  • 2

    Cérémonie religieuse

    location_on
    Maison Funéraire de Rouen
    55 Rue des Sapins
    76000 Rouen
    Le lundi 05 juin 2023 à 14h00
  • 3

    Inhumation

    location_on
    Cimetière Monumental
    Rue du Mesnil Gremichon
    76000 Rouen
    Le lundi 05 juin 2023 à 15h15

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Hommages

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7 hommages ont été rendus

  • Frédérique Campbell
    Il y a 10 mois

    J’ai été très triste d’apprendre la mort d Fabien, bien que les dix années que nous avons passées ensemble appartiennent à une autre vie. Quand je l’ai connu, le duo Fabien-et-Gérald, casquettés et vêtus de longs manteaux noirs, dans un curieux pastiche crypto-hassidique, animait la cellule la plus paradoxale du « Parti », je veux dire celle de l’île Saint-Louis. Nous discutions de tout avec un sérieux et une passion sans limites, auxquels le rire de Fabien apportait un salutaire distance. Hélène se mit un jour en devoir de lui expliquer, avec une belle ardeur théorique, que Le Dernier Tango (je crois) était fondamentalement réactionnaire (ou l’inverse) ; Fabien l’arrêta tout net : « Ah non, j’ai déjà bataillé pendant deux heures avant de me laisser convaincre que c’était un film révolutionnaire (ou l’inverse), il est hors de question que je change d’avis ! » - et toute l’âpreté de la discussion s’est volatilisée dans un grand éclat de rire. Je me souviens aussi de son hilarité quand il racontait comment il avait tenté de raisonner un vieux militant qui hurlait, en vendant l’Huma, « les zuifs à la mer » avec un fort accent yiddish, parfaitement authentique bien entendu. Fabien m’a fait connaître non seulement le militantisme mais aussi les opéras de Mozart, avec une prédilection pour Don Giovanni et sa part de défi envers la société et envers la mort. Adieu Fabien, et toutes mes pensées à son frère Gérald et à sa fille Émilie, Frédérique

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  • Gérald Sfez
    Il y a 10 mois

    Je souhaiterais d’abord remercier vivement le service des soins palliatifs du CHU Charles Nicolle de Rouen pour l’humanité avec laquelle ils ont accompagné mon frère les derniers moments de sa vie, et aussi pour nous avoir exceptionnellement permis à moi et à ses proches de veiller son corps, la nuit qui a suivi sa mort ; ma pensée va également au service d’oncologie de l’hôpital Montsouris à Paris pour les soins prodigués durant les dix derniers mois. Je remercie tout particulièrement le rabbinat et la communauté juive de Rouen qui nous honorent en accueillant son corps dans le carré juif. Je remercie enfin tous ceux qui sont présents aujourd’hui à nos côtés et tous ceux qui, bien que ne pouvant être là, honorent en pensée sa mémoire. Il me revient de parler de mon frère que j’aimais tant et qui était mon aîné. Je ne sais plus… à quel moment lequel de nous deux s’est aperçu le premier qu’il était le frère de l’autre, tant Fabien et moi, nous étions proches…., et tant nous étions différents. Chacun de nous deux savait que l’autre était comme l’autre côté de lui-même. Fabien fût mon premier ami et resta mon ami de toujours. Il fut d’abord pour moi une image d’excellence, et ceci en un temps où il n’était de règle ni d’en dissimuler l’aspiration ni de se targuer de la performance. Longtemps je l’ai vu comme mon éclaireur, pour défricher avant moi le monde, et, sans doute, pour en affronter au premier rang les dangers de l’existence et en vivre les bonheurs. Je me souviens de sa bar-mitsva dans la synagogue ancienne du vieux Tunis où notre grand père pratiquait tout près de sa fabrique de couleurs. Jusqu’à ses derniers jours, rien ne pouvait nous arracher Fabien et moi l’un à l’autre. Jeunes, nous partagions tous deux l’amour de la culture française, européenne, mondiale, antique et moderne, traversée par notre indéfectible attachement à la tradition judéo-arabe. Ensemble, nous sommes venus à l’exil. Arrivés à Paris avec notre mère l’hiver 1961, la parenté des lycées rivaux où nous étudions tous deux, lui au lycée Louis Le Grand et moi au lycée Henri IV, nous réconfortait. Ensemble, nous découvrîmes l’oppression multiforme et l’injustice de tous bords, et cela nous révoltait. Fabien participa avec des camarades de classe à sa première manifestation à Charonne le 8 Février 1962 pour protester contre la répression et défendre l’indépendance de l’Algérie. Encore de nationalité tunisienne, il savait ce que cela pouvait lui coûter. Je me souviens de sa tristesse et de sa colère, lorsqu’au moment de notre naturalisation et de notre accueil en France, la République française de ce temps lui demanda toutefois d’abandonner son second prénom Fradji qu’il tenait de notre grand-père paternel et de le franciser. Entre Fréderic et Fabrice qu’on lui proposait, il finit par choisir Fabrice par le hasard de ses préférences pour les lectures stendhaliennes, en considérant tout à part soi Fradji comme étant son seul vrai second prénom, porteur de l’ancestral. Ensemble, nous nous engageâmes dans les luttes sociales et politiques, dans les manifestations politiques contre la guerre du Vietnam, avec tout l’esprit de liberté de Mai 68. Nous entrâmes ensemble au Parti communiste français dans l’espoir de son renouveau pour le quitter tous deux un peu plus tard. Fabien le fit, je m’en souviens, avec stupéfaction le jour où la direction lui demanda de signer de sa main des fausses lettres pour dénoncer le point de vue des camarades eurocommunistes. Diplômé de sciences politiques et agrégé de lettres classiques, enseignant au Lycée d’Enghien le français, le latin et le grec, en brillant helléniste qu’il était, Fabien fit la découverte au mitan de sa vie de ce qui devait devenir sa vocation profonde : l’amour du théâtre. Ami de Stanislas Nordey, il mit en scène auprès des élèves plus d’une dizaine de pièces de façon novatrice. Je me souviens de sa mise en scène dans le répertoire classique d’Électre ou des Troyennes et de tout autres représentations modernes comme celle qu’il conçut et qu’il intitula la Grâce de l’Escargot où les acteurs faisaient corps avec les objets. Je veux dire la passion avec laquelle il forma des générations d’acteurs. Parvenu à la retraite, Fabien s’installa à Rouen auprès de sa fille Émilie à l’éducation de laquelle il continuait de veiller comme il l’avait toujours fait jusque-là, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte avec toute la compréhension d’un père aimant. C’est à Rouen qu’il donna carrière à une seconde passion artistique après celle du théâtre : la photographie. Dans les innombrables carnets où il écrivait ses pensées, Fabien défendait l’instant, la phrase : le présent de l’instant comme ce qui sait fausser compagnie au passé disparu et au futur absent, et planter là l’alternative de n’être plus ou de n'être pas encore, et celle au fond d’être ou de ne pas être. Depuis près de dix ans, Fabien et moi, nous nous téléphonions tous les jours, deux à trois fois par jour. Nous n’étions pas d’accord sur bien des choses. Se consacrant à des arts du présent, Fabien plaidait l’instant tandis qu’il me trouvait trop absorbé par le passé et trop soucieux de l’avenir. Aussi opposés l’un que l’autre à toutes les formes de dérive identitaire et également fidèles à l’esprit démocratique, Fabien continuait de soutenir sourdement l’idéal révolutionnaire là où je défendais les points de résistance des droits de l’homme. Je crois bien que nous nous étions un peu distribué les rôles. Nous aimions tous les jours entretenir cette conversation dans le différend, cette dispute fraternelle qui paraissait sans fin : elle était, je crois, notre viatique de coprésence pour la vie, notre conjuration de la mort. Les tout derniers temps de sa cruelle maladie, il me dit : « Et si la mort n’était pas le néant mais l’autre absolu ? ». Et me reviennent aujourd’hui ces deux phrases d’un de ses carnets : N’ajoute pas de lumière/Efface seulement l’ombre. Fabien, tu sais, je vais vivre désormais avec ton ombre en moi et ce qu’elle retient en elle de lumière. Fabien, mon frère, je ne t’oublierai jamais et je reste désormais le témoin de notre passé commun. Je t’entends, bien sûr, me rétorquer, cette fois hors de tout téléphone : n’oublie pas l’instant !

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  • Hélène Merlin-Kajman
    Il y a 10 mois

    S’il fallait que je dise une chose, une seule chose, de Fabien, ce serait celle-ci : il était l’une des personnes les plus singulières que j’aie jamais rencontrées ; peut-être même la plus singulière, tant cette singularité me semble aujourd’hui sa qualité la plus marquante, la plus surprenante, la plus absolue, au point de le définir de façon quasi tautologique, au moins dans ma mémoire. C’est peut-être pour cela que nous nous étions éloignés : cette vertigineuse singularité avait fini par m’effrayer, et nous avions été trop proches pour qu’elle devienne pour moi une simple originalité. Je n’aurais pas pu entretenir avec lui un rapport tiède ou simplement curieux et intéressé. Il y avait en lui trop d’intensité pour qu’une relation routinière puisse s’installer. J’ai retrouvé récemment des photos de lui que j’avais prises lors d’une promenade avec Gérald et – je ne m’en souvenais plus – avec Didier et Flore, mon frère et ma belle-sœur. Son visage inoubliable, toujours joyeux et comme étonné voire émerveillé, un sourire toujours flottant entre ses yeux et ses lèvres, me fait penser à celui d’un Prince Numide (ou à l’idée que je m’en fais). Je l’ai rencontré pour la première fois quelques minutes avant Gérald : rétrospectivement, ce minuscule différé me paraît emblématique. C’était un soir du début de l’été 1975. François Aynard, avec qui j’allais vivre pendant quelques mois rue Le Regrattier avant de vivre rue Budé avec Gérald, François, donc, et moi-même, nous étions attablés au Saint-Régis, dans l’Ile-Saint-Louis. Le serveur, Marcel, nous avait servi à boire. François espérait bien que les deux frères allaient passer et qu’il me les présenterait : Fabien et Gérald le fascinaient, lui qui, tout comme ses amis d’alors, avait été converti à la théorie althussérienne par un prof de philo de son internat catholique. Et justement, Fabien et Gérald n’étaient pas seulement communistes ; ils n’étaient pas seulement, le premier, agrégé de lettres et le second, agrégé de philosophie : ils avaient aussi été soixante-huitards et étaient althussériens ; enfin, on les rencontrait sans cesse au café, prêts à s’engager dans la discussion : autant de qualités irrésistibles et extraordinaires pour ces tout jeunes hypokhâgneux d’origine bourgeoise dont j’avais fait la connaissance depuis peu. Fabien est entré, il est venu à notre table dès qu’il a aperçu François, et il lui a demandé : « Tu as vu Gérald ? ». François a répondu « non ». Fabien est ressorti. Je me souviens très très bien de ce léger accent qui lui faisait prononcer Gérald « Chéral », du rythme de ses phrases, du son de sa voix, aussi particulier que son visage : toujours un peu ironique, un peu enrouée mais aussi un peu plus aiguë que la plupart des voix d’hommes. Aucun de ces mots ne la décrivent bien cependant, parce qu’ils évoquent tous quelque chose d’un peu désagréable, alors que la voix de Fabien faisait tout simplement partie de son charme. Quelques minutes plus tard, Gérald est arrivé : il a demandé à François : « Tu as vu Fabien ? » Nous lui avons dit que Fabien venait de passer et qu’il le cherchait. Et Gérald est ressorti. Et puis Fabien est revenu : il n’avait pas trouvé Gérald, ni Gérald Fabien. Mais cette fois Fabien s’est installé, puis Gérald est arrivé, et nous avons alors fait connaissance. Bon. Je ne savais pas alors que c’était le début d’un temps, le temps de l’île Saint-Louis. Même s’il s’est prolongé après nos déménagements successifs, il reste pour moi « le temps de l’Ile-Saint-Louis ». Fabien, Gérald, moi, nous allions très vite former un trio inséparable, même avant que je ne vive avec le second, parce que j’ai très vite adhéré au Parti communiste et suis même entrée au bureau de la cellule Karoubi-Touchard, la cellule de l’île-Saint-Louis, dont Fabien était le secrétaire. Cela voulait dire beaucoup de temps passé ensemble, un temps toujours joyeux et affairé : outre les pots ou les repas quasi quotidiens, outre la réunion de cellule hebdomadaire, il y avait aussi, le lundi soir, la réunion de bureau, chez Fabien, rue Saint-Louis-en-l’île, et le dimanche, la vente de l’Humanité-dimanche devant chez Bertillon. C’est du reste une phrase de Fabien qui m’avait convaincue d’adhérer. Par un après-midi humide du mois d’octobre, nous étions allés, François et moi, à une journée « porte ouverte » de la cellule, dans ce local qui existe toujours, rue des Deux-Ponts. J’hésitais encore à franchir le pas. J’ai demandé : « Et les camps soviétiques, le Goulag ? ». Fabien m’a répondu : « Tu ne sens pas le vent glacial qui souffle de Sibérie ? » et il a éclaté de rire. Et nous avons tous ri avec lui. Fabien aimait rire. Il aimait les blagues comme celle-là, qui a fait tomber mes résistances en un clin d’œil. Était-ce une ruse ? Je n’en suis pas certaine. Je pense qu’il y avait un défi dans ses blagues, et qu’avec elles, Fabien se convainquait lui-même également. Il adorait le théâtre, la séduction, la provocation. Quand je repense à certaines de ses phrases, je me dis qu’il avait beau être au PC, il était surtout libertaire, lui qui était aussi chargé de cours à l’université de Vincennes, haut-lieu alors de l’extrême-gauche, du féminisme, de la libération sexuelle. C’était une époque où la violence verbale, la violence argumentée, nous était familière : il y excellait. Désobéir à la morale bourgeoise faisait sens pour nous : il y excellait aussi, tout en ayant un goût pour la discipline du parti, parce que Fabien soutenait son combat avec conviction et défendait sa stratégie même s’il n’en pensait pas moins – bref, voulait sa victoire. Ainsi, nous étions encore dans l’île-Saint-Louis quand les dirigeants du parti ont décidé de lancer un « appel aux chrétiens ». Nous devions le distribuer à la sortie des églises. Fabien a décidé, ce qui était pour moi un honneur douteux, que pour distribuer ce tract dans l’Ile-Saint-Louis, ce ne pouvait pas être lui ni Gérald – que ça serait moi. En général, quand nous distribuions des tracts, j’étais toujours entourée. Là, j’y suis donc allée seule et sans enthousiasme. Mais Fabien n’était pas loin, prêt à venir me soutenir en cas de nécessité (car pour lui, le danger faisait toujours partie du possible). Mon premier tract tendu a été accepté avec un sourire amène par la première femme qui sortait. Mais quand elle l’a lu, elle s’est exclamée avec colère, d’une voix stridente : « Oh, c’est un scandale, ils viennent jusque dans nos églises ! ». Je me souviens du rire homérique de Fabien quand je le lui ai raconté. Oui, plus que tout, Fabien aimait rire. Pourtant, je me souviens aussi de moments où son regard devenait le regard d’un enfant plongé dans le plus grand désarroi. Soudain démuni, en détresse. Fabien nous appelait souvent, Gérald et moi, il appelait aussi sa mère, pour prendre conseil. Certaines décisions de sa vie, pas nécessairement les plus extraordinaires, encore moins les plus importantes, ne pouvaient se passer de ces longues palabres de conseils qui duraient parfois à l’infini quand ils étaient contradictoires, ce qui arrivait fatalement. Mais l’inverse était vrai : je veux dire par là que Fabien était comme un frère pour moi. Son affection chaleureuse, toujours disponible, allait d’autant plus faire partie de ma vie qu’il ne tarderait pas à vivre avec la meilleure amie de ma sœur, Frédérique. En fait, nous étions une famille de deux frères et de deux sœurs auxquels s’ajoutaient Frédérique, mon frère Didier, et bientôt, ma belle-sœur. Mais surtout, surtout, Fabien aimait la vie passionnément. Un jour, nous avions discuté de la torture. La torture était mon idée fixe, ma terreur obsédante. Fabien a déclaré qu’il n’avait pas peur de la torture : il n’avait peur que de la mort. Il n’avait pas peur de la souffrance, même celle de la torture, parce que souffrir, c’était encore vivre. Cette phrase m’est toujours restée. Je m’entretiens avec elle souvent. Je ne sais pas encore ce que la disparition de Fabien va changer à ce conciliabule avec elle. J’espère que je continuerai à en retenir l’incroyable attachement dont elle témoigne : un signe de victoire sur la mort, quoi qu’il en soit.... Mais pour ne pas rester sur cette tonalité sombre, je voudrais terminer sur un souvenir qui décrit assez cette énergie de vivre qui l’habitait. Il s’agit d’une journée passée dans une demeure campagnarde, à Saint-Vrain, où mes parents ont vécu brièvement. Nous étions venus à plusieurs : Gérald et moi, Fabien et Frédérique, Laurence, peut-être Didier et Flore. Mon père, qui était cavalier, s’occupait d’un cheval appartenant à la voisine. Il nous a proposé de le monter alternativement. Fabien et Gérald montaient pour la première fois. Je ne me souviens pas de la prestation de Gérald. C’est Fabien qui a provoqué la stupeur et l’admiration. Il a tout de suite eu ce qu’on appelle de l’assiette. Il tenait sans peur sur ce cheval, sans ce mauvais réflexe des premiers temps de s’accrocher au pommeau pour ne pas tomber. Il s’y maintenait avec une énergie, une volonté d’y rester, indescriptibles. Il émettait des sons pleins d’enthousiasme et d’allant pour soutenir l’effort, sans la moindre crispation, avec la bonne position, les épaules souples, les coudes bien placés, les mains bien posées, le corps légèrement en avant pour le trot, en arrière pour le galop. Car, oui, mon père, qui tenait la longe, lui donnait des instructions à mesure ; et le cheval a démarré un petit galop impeccable avec ce cavalier improbable, incroyablement joyeux, qui le dirigeait comme s’il avait fait ça toute sa vie !

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    Gérald et Jocelyne
    Il y a 10 mois
    Merci Hélène pour ton bel hommage à Fabien et pour ta présence auprès de nous dans ces moments douloureux. Nous t'embrassons fort.
  • Caroline du Bled
    Il y a 10 mois

    Chère Emilie, chère Clotilde, je vous présente mes sincères condoléances pour cette perte douloureuse. Ma rencontre avec Fabien a en quelque sorte changé ma vie. Je me souviendrai toujours du jour où j'ai poussé la porte de la salle de théatre du lycée d'Enghien, plongée dans le noir. Seul un projecteur et un nuage de fumée faisaient apparaître l'ombre de Fabien dans la salle et la scène vide, ouverte, où on pouvait se présenter pour participer à l'atelier. Fabien a su transformer cette salle banale en un lieu sacré de recherche, de discussion, d'intelligence mais surtout d'intimité, d'émotions, de silence et d'observation où chacun avait la place d'être lui-même, le temps d'explorer, l'inspiration de découvrir des textes, des langues, des partenaires de jeu. On était plus à l'école, c'etait beaucoup plus sérieux que ça, loin des conventions et des attentes de l'institition. Fabien nous a considéré en tant que personnes entières, observé, critiqué, mais surtout pris au sérieux et accompagné comme professeur, ami et complice. L'ouverture de cette porte a déterminé ce que je suis et ce que je fais jusqu'à aujourd'hui. Merci Fabien.

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  • Laurence Merlin
    Il y a 10 mois

    Les souvenirs de Fabien qui me reviennent remontent à bien longtemps. Ils sont empreints de fraternité joyeuse, de rire et de complicité partagée. Ils se rapportent à une tranche de ma vie très intense : le passage à la vie d'adulte. Fabien appartenait déjà au monde des adultes. Pendant ces années décisives, Fabien a fait partie de mes proches, puisqu'il était le frère de l'ami de ma soeur et le mari de ma meilleure amie ! Nous formions une famille en quelque sorte.J'étais étonnée par son militantisme infatigable, amusée par le plaisir qu'il prenait à débattre sans fin avec Gérald à la sortie des réunions politiques, reconnaissante devant sa générosité à l'égard des fauchés qui l'entouraient dont je faisais partie. S'il était intarissable sur ses deux sujets de prédilections, le théâtre, le parti communiste, il portait également aux autres un intérêt et une bienveillance sincères, et ceci malgré une ipochondrie invétérée dont il savait se moquer. Lorsque nous avons été voisins rue marcadet dans le 18 arr de Paris, nous nous sommes apporté une compréhension mutuelle réconfortante pour moi et pour lui aussi je crois.

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  • Marie Mestres
    Il y a 10 mois

    Fabien je ne t’oublierai pas, pour ces beaux moments passés dans mon enfance avec ma mère, les plats tunisiens, la musique de Twinn Peaks, le théâtre, la Corse.... J’entends encore ton rire, tu aimais partager et savourer la vie. Pour tout cela je te dis merci et suis heureuse de repenser à ces moments passés. Mes pensées à ta petite Milie, que j’ai connu si tôt, ainsi qu’à Gérald. Je suis de tout cœur avec vous dans ce moment difficile. Marie

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  • Antoine et Glow
    Il y a 10 mois

    ton papa était du peu qu'on la connu une personne avec qui on a beaucoup aimé discuter et écouter. Il me donnait cette impression de vieux sage qui a déjà vécu mille vie et qui peu te raconter tellement d'annectotes sur l'Histoire toute en conservant une certaine humilité. C'etait agréable de l'écouter et de voir sa passion pour la culture. Mais ce que je trouvais absolument génial c'est l'intérêt et le dévouement qu'il pouvait accorder à tous tes projets Émilie et cela avec authenticité :). J'ai eu l'occasion de le rencontrer lors du projet Femmes? Et leur de ton non-mariage avec Ben, et je suis contente pour ces courts moments de l'avoir rencontré. Mille bisous à vous deux les copains qui surmonter cette perte et paix à ton papa. Courage

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